Juliano Mer Khamis est mort,
Juliano est mort. Ma douleur est immense. C’était un ami, un homme lumineux, un grand artiste et surtout un homme libre de tout préjugé, qui combattait tous les fanatismes et se battait avec un courage tranquille pour la libération de son pays et pour la libération de la femme.
Ceux qui l’ont tué sont méprisables, ils ont éteint le feu de la fraternité et de l’amour. Juifs ou arabes, ils sont dépourvus de toute humanité, ils sont des fascistes, comme celui qui déclarait sortir son révolver quand il entendait parler de culture.
Car c’est bien un crime contre la culture dont il s’agit et sa mort nous confirme dans notre certitude que nous sommes dans la bonne voie quand nous organisons la résistance par la culture.
Je me souviens encore d’un poème des années sombres chez nous :
Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli
Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre
Nous continuons.