Que peut faire l’art quand les bébés sont brûlés vivants, quand les maisons sont réduites en pièces par les bombardements, quand les adolescents sont abattus, quand les enfants sont laissés sans père ni mère, parce qu’ils ont osé défier l’oppression ?
Que peut faire l’art quand il fait face à une des armées les plus puissantes au monde, soutenue par les états les plus puissants au monde, tuant des groupes de gens ,cassant nos portes la nuit et quand des hordes d’individus déracinent nos arbres et détruisent nos champs ?
Que peut faire l’art quand nous ne pouvons pas avoir confiance l’un dans l’autre et que nous devons même nous craindre ?
Et si l’art peut maintenir notre humanité et nos valeurs, si l’art peut aiguiser nos sens et renforcer notre fermeté et si l’art peut nous montrer la voie vers la liberté pour que nous ne nous perdions pas sur ce chemin-là?
C’est ce que nous croyons et ce pour quoi nous nous battons. Nous ne pouvons pas le faire seul et c’est pourquoi …
Nous sommes debout côte à côte avec nos frères et soeurs de résistance; celui qui refuse d’acheter chez l’oppresseur, l’autre qui tient une pierre, le troisième tenant un livre, le quatrième avec un stylo et un papier, le cinquième avec un appareil photo, le sixième avec un pinceau et une toile, le septième avec sa voix, le huitième en prison qui refuse de manger, le neuvième à l’université apprenant à diriger les autres, le dixième sur scène, le onzième enfermé dans sa chambre imaginant qu’il est un oiseau volant par-dessus le mur, le douzième, treizième et quatorzième: martyrs, le quinzième à côté de cent mille autres prêts à libérer la Palestine.
Le Théâtre de Liberté