Nous sommes honorés d’annoncer que le Freedom Theatre est nommé pour le Prix Nobel de la Paix.
Le Freedom Theatre est un mouvement artistique qui a vu le jour grâce à l’effet collectif de milliers de personnes, à partir du camp de réfugiés de Jénine en Palestine, et qui s’est répandu
dans le monde entier.
Nous continuons à être inspirés par la vision de nos cofondateurs, Juliano Mer Khamis, assassiné en 2011, et Zakaria Zubeidi, actuellement détenu dans une prison de l’occupation israélienne.
Ensemble, ils ont rêvé d’une nouvelle génération d’artistes qui, depuis le cœur du camp de Jénine, élèveraient leurs voix contre la discrimination, l’occupation et l’oppression.
Notre mouvement d’enfants, d’adolescents, de femmes et d’hommes continue de se renforcer, malgré les incursions incessantes dans le camp de Jénine et les attaques contre notre théâtre.
Aujourd’hui, cela fait deux mois que notre directeur général, Mustafa Sheta, a été arrêté par l’armée israélienne et emprisonné sans procès ni motif d’inculpation. Mustafa est l’un des nombreux membres de notre équipe qui ont dû sacrifier leur liberté à la défense de la liberté d’expression pour tous.
Nous continuons à exiger la libération de Mustafa, celle de tous les artistes et prisonniers palestiniens.
Cette sélection est l’occasion de remercier chaque enfant de Palestine qui, depuis la scène du Théâtre de la Liberté, nous inspire et nous incite à continuer à rêver.
Nous profitons de ce moment pour nous souvenir et célébrer la vie de nos trois enfants participants, Mahmoud Al-Sadi, 17 ans, Sadeel Naghniyeh, 15 ans, et Yamen Mahmoud Nabil Jarrar, 17 ans, tués par l’armée israélienne.
Nos planches continuent de résonner de leurs rires, de leurs espoirs et de leur imaginaire.
Nous remercions tous les artistes, collègues et étudiants dont le courage, la créativité et les envolées magiques ont planté les racines profondes à partir desquelles notre famille continue de grandir et de s’épanouir.
Nous profitons de ce moment pour nous souvenir et célébrer la mémoire de Jehad Naghniyeh et de Mohammed Matahen, tués par l’armée israélienne en novembre. Nous nous souvenons également de Mariam Abu Atyah (Um Mohammed), la mère de notre théâtre, et de Rabea Torokman, l’un de nos premiers étudiants, tous deux décédés.
Leur absence fait peser un lourd silence, mais nos souvenirs sont remplis de leurs espiègleries et de leur gaieté.
Nous remercions tous les groupes d’amitié internationaux, les partenaires et les artistes qui travaillent sans relâche pour transmettre au monde le message d’espoir du camp de Jénine. Vos messages d’attention, de solidarité et de détermination nous reviennent en retour et renforcent notre détermination dans les moments les plus sombres.
Alors que des massacres quotidiens ont lieu à Gaza, que les incursions se poursuivent dans le Camp de Jénine et toute la Cisjordanie, et que les Palestiniens sont persécutés du fleuve à la mer, nous demandons instamment à toutes et tous d’appeler à la fin du génocide des Palestiniens et de se lever pour l’égalité, la justice et la libération.
Juliano rêvait que la troisième Intifada soit culturelle.
Nous remercions tous ceux qui ont fait de ce rêve la réalité d’aujourd’hui.
Freedom Theatre, le 13 février 2024