Compte-rendu de la Soirée contre le commerce des armes avec Israël au Théâtre L’Échangeur le 18 janvier 2025

 

La soirée, intitulée « Artistes en résistance contre le commerce des armes avec Israël« , était organisée par le Collectif Montreuil Palestine, , Stop Arming Israël France, les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, la CGT Spectacle et Sud Culture.

Cette rencontre répercutait l’appel mondial de 30 syndicats de travailleurs palestiniens, lancé peu après le 7 octobre 2023 : « Mettre fin à toute complicité, arrêter d’armer Israël ».

La salle du théâtre était comble : c’est le reflet d’une évidente mobilisation sur le thème de la réunion.

Un membre de Stop Arming Israël France présente cette association, les raisons de sa création face à l’énormité des livraisons d’armes américaines et européennes qui permettent l’acharnement israélien sur Gaza. Il donne des éléments sur les partenariats entre les entreprises françaises – Thales, Safran, Airbus, Dassault… – et les entreprises israéliennes. Les entreprises françaises ne vendent pas de matériel complet, mais des pièces indispensables au fonctionnement des drones et missiles. On note de très nombreux sites de production à travers toute la France et tout particulièrement en région parisienne. Il y a autant de personnes qui travaillent dans l’armement que dans l’automobile en France (200 000 emplois).

En s’adressant aux syndicats, l’appel des Palestiniens veut amener dans le monde entier les travailleurs de l’armement à organiser des actions visibles : expositions, tractages, blocages. Les résultats sont là : – annulation de la participation de Thales et Safran à des évènements dans les universités de Rennes, Grenoble et Paris. Ainsi que l’annulation de la participation des entreprises israéliennes au Salon de l’armement Eurosatory.

Les entreprises d’armement sont en lien avec les écoles d’ingénieurs pour recruter leurs futurs cadres et investissent dans les organismes de recherches. Ces mêmes entreprises se veulent aussi des « Amis des arts » à travers un financement et une communication envers des musées, des fondations pour la musique, des Prix pour des artistes.

Les artistes ont un rôle et des compétences utiles pour les actions à mener contre l’armement d’Israël :
réalisation de tracts, affiches, banderoles, œuvres d’art, jouer des œuvres de la culture palestinienne, réciter des poèmes palestiniens…
Ils peuvent identifier les projets culturels, les musées et les bourses qui sont financées par les fabricants d’armes fournisseurs d’Israël, et les dénoncer.
Certains employeurs veulent empêcher les artistes d’exprimer des opinions politiques, il faut se défendre contre cela car l’art c’est le droit de s’exprimer.
Pour être plus forts dans ces démarches les artistes peuvent s’appuyer sur les syndicats de la culture qui font campagne contre les ventes d’armes à Israël.

En conclusion, chacun peut participer à la Campagne, organiser ses propres actions avec l’aide de Stop Arming Israel France.

La table ronde est introduite par une vidéo dans laquelle Ahmed Tobasi appelle à la résistance culturelle. Il interpelle particulièrement les artistes pour que le monde artistique se mobilise partout contre le commerce des armes avec Israël. Il dit que la vie dans le camp de réfugiés de Jénine, sous attaque militaire est très perturbée et que ses habitants aspirent à une vie normale qu’ils ne connaissent plus.

Les associations et syndicats participants se présentent. Sonia parle d’ATL Jénine, du Freedom Theatre et d’Artists On The Front Line. Sophie lit le communiqué de Zoe Lafferty et Ahmed Tobasi. Fouzia s’exprime pour le Comité Palestine de Montreuil, Maxime pour la CGT du spectacle, Laura pour Stop Arming Israel France et Annick pour Sud Culture.

Un débat animé se déroule.

La soirée se termine par un hommage à la poésie palestinienne avec force et émotion.


Philippe Tancelin lit des poèmes de Gazaouis et ses poèmes.

 


Anas Alaili lit en arabe ses poèmes, traduits ensuite par Philippe Tancelin.

 


Abderrahim Aferki a déclame en arabe, puis en français des poèmes de Mahmoud Darwish et de Dareen Tatour

 


Deux comédiens lisent des textes issus des Monologues de Gaza, spectacle du Théâtre Ashtar.