Les « Amis du Théâtre de la Liberté » dénoncent vigoureusement l’attaque du Freedom Theatre par l’armée israélienne.

Le matin du 27 juillet à 3.30 une force spéciale de l’armée israélienne a attaqué le Freedom Theatre à Jenine. Le régisseur général des lieux, Adnan Naghnaghiye, a été arrêté et emmené vers une destination inconnue, ainsi que Bilal Saadi, un des membres du Conseil d’administration. Aujourd’hui, le 28 juillet, nous ignorons où ils sont détenus, nous n’avons plus de
nouvelles d’eux.

Le directeur par intérim, Jacob Gough, et le co-fondateur, Jonatan Stanczak, ont été menacés à leur arrivée sur les lieux alors que ce dernier expliquait aux cinquante soldats cagoulés, qu’ils ont attaqué un lieu culturel et arrêté les animateurs du Théâtre.

Il y a dix jours encore, une troupe de jeunes acteurs du Freedom Theatre achevait une tournée en France. Ils ont joué « Sho Kman – Et quoi encore ? », une pièce qui met en scène de façon tragique et artistique les dangers et la violence auxquels sont confrontés les jeunes. Le public, ému et impressionné, a pu apprécier le travail de qualité de la troupe qui
a retrouvé l’espoir d’un avenir pour le Freedom Theatre.

Après le festival des 23e rencontres internationales du jeune théâtre européen, Nabeel Al Raee, le metteur en
scène, témoignait : « Les rencontres de Grenoble ont été très importantes notamment grâce aux échanges avec les autres compagnies. Celles-ci
ont exprimé leur volonté de participer à des échanges culturels avec le Freedom Theatre en animant des ateliers à Jénine. Le CREARC (Centre de Création de Recherche et des Cultures) de Grenoble nous a invités à nouveau pour les prochaines rencontres internationales. Notre spectacle a été très applaudi, nous avons même vu des larmes chez certains de nos spectateurs.
 »


Rappelons les principaux objectifs du Freedom Theatre qui dérangent le gouvernement israélien et qu’il tente de détruire par cette intervention armée.

Il offre :
– aux enfants et aux jeunes du Camp de réfugiés de Jénine et des environs, l’aptitude à se connaître soi-même et à avoir confiance en soi, ce qui les dote du pouvoir de défier la réalité actuelle en prenant en mains leur propre avenir.
– un espace où des enfants, adolescents, jeunes adultes et adultes de la région de Jénine peuvent jouer comme acteur et créer du théâtre, s’exprimer librement et imaginer de nouvelles réalités en défiant les barrières sociales et culturelles qui leur entourent.
– la possibilité de sortir de l’isolement culturel qui sépare Jénine d’autres régions de la Palestine et du monde.
– un moyen de résistance non violente à l’occupation, permettant aux jeunes d’exister en tant qu’individus, en tant que peuple et en tant qu’entité culturelle.

Cette attaque contre le théâtre est une honte et un crime de l’état israélien qui brise tout espoir de liberté des jeunes palestiniens de Jénine.

Le Freedom Theatre doit continuer à être un lieu de résistance culturelle contre l’occupation israélienne.

L’armée israélienne doit cesser de semer la terreur au Freedom Théâtre de Jénine et dans toute la Cisjordanie.

[/« Il n’y a pas de liberté sans savoir.

Il n’y a pas de Paix sans liberté.

La paix et la liberté sont inséparables »

Arna Mer Khamis/]