Nous, organisations actives de la société civile dans le secteur culturel palestinien, condamnons la décision prise par l’Union européenne de mettre en œuvre des conditions politiques de financement et de classification des mouvements palestiniens suivant les normes européennes sur le « terrorisme ».

Les clauses nouvellement imposées dans les contrats de financement de l’Union européenne envers des ONG palestiniennes, notamment celles qui travaillent dans le secteur des arts et de la culture, exigent que les contractants et sous-contractants, les personnes participant aux ateliers de formation et les personnes qui bénéficient d’un soutien financier de ces ONG, excluent les groupes qui figurent sur la liste d’organisations terroristes de l’Union européenne.
Accepter ces conditions de financement, ce serait accepter d’échanger contre une prise de position politique les fonds accordés par le donateur, condamner les actions de la résistance palestinienne, accepter leur stigmatisation, exclure de son cadre juridique international la lutte légitime du peuple palestinien et l’inclure dans le cercle du terrorisme.
Le Freedom Theatre n’exercera pas de discrimination à l’encontre de son public cible ou de ses bénéficiaires finaux en raison de leurs opinions politiques, de leur race, et/ou de leur religion. Le Freedom Theatre est guidé par sa vision de la société palestinienne : « une société palestinienne libre et juste qui promeut le savoir et la culture, respecte le pluralisme, l’égalité et la liberté d’expression ». L’acceptation de ces nouvelles conditions porte atteinte aux valeurs du Freedom Theatre et aux raisons qui ont motivé sa création. Malheureusement, ces nouvelles conditions criminaliseront la lutte nationale légitime du peuple palestinien et son droit à se défendre des griffes injustes de l’occupation israélienne.
Au nom des organisations actives de la société civile dans le secteur culturel palestinien, nous demandons instamment à l’Union européenne de réexaminer ses nouvelles politiques de financement, d’éliminer ces conditions et d’évaluer de façon approfondie l’impact précieux des ONG palestiniennes à la lumière de la poursuite de l’occupation israélienne. Nous exhortons également le secteur de la société civile européenne, les États membres de l’UE et les artistes européens, et tout particulièrement les mouvements, États et organisations qui soutiennent le peuple palestinien et ses droits, à condamner la politique de financement conditionnel et à faire pression sur l’Union européenne pour qu’elle supprime cette condition injuste.
Pour préserver le partenariat/la relation précieux et stratégiques entre l’UE et la société civile palestinienne, l’UE doit retirer de ses contrats de financement la clause 1.5(bis) de l’Annexe II et tous les documents associés. Les groupes et les combattants de la liberté palestiniens ne sont pas des terroristes. Nous respectons ceux qui respectent nos droits et libertés.


Mustafa Sheta
Directeur général
The Freedom Theatre – مسرح الحرية