Parmi les six prisonniers évadés de la prison israélienne de Gilboa se trouve Zakaria Zubeidi, le plus connu, l’un des cofondateur du Freedom Theatre de Jénine.

Dans la nuit du 5 au 6 septembre, six prisonniers politiques palestiniens se sont échappés de l’enfer de la prison de Gilboa en Israël.
En France, la presse a mis deux jours à réagir, pensant que bien sûr ils seraient rattrapés et remis en prison par tout l’arsenal israélien : armée, police, services de renseignement, service pénitentiaire, tous lancés à leur recherche. Et puis non, ils ne les ont pas tous trouvés; nous déplorons malheureusement la capture de Mahmoud al-Ardah et Yaqoub Qadri.

Parmi les six prisonniers évadés se trouve Zakaria Zubeidi, le plus connu et que nous connaissons bien comme cofondateur du Freedom Theatre (Théâtre de la Liberté) du camp de réfugiés de Jénine.
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Zakaria est présenté partout comme le leader des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, ce qu’il a effectivement été pendant toute une période de résistance armée à l’occupation militaire illégale de la Cisjordanie par Israël. Ce qui se dit moins, c’est qu’à un moment, il a déposé les armes et décidé de passer à une autre forme de résistance, la résistance culturelle.

Pourquoi et comment ce parcours ?

Il faut se souvenir que Zakaria, d’une famille de réfugiés du camp de Jénine, est un des « enfants d’Arna », le célèbre film où Juliano Mer Khamis, retrace l’expérience de sa mère Arna Mer aux côtés des enfants de Jénine pendant les années 1980. Elle leur faisait faire du théâtre pour alléger le poids des sévices imposés par l’armée israélienne. Et son « Théâtre de Pierre » avait été installé sur le toit-terrasse de la maison de la mère d’un des enfants, Zakaria Zubeidi. Cette maison a été pulvérisée par l’attaque de 2002 qui a dévasté le camp de réfugiés de Jénine.
Plusieurs enfants, devenus jeunes adultes, se sont engagés dans des opérations-suicide et ont péri. Zakaria a fait le bilan de cette période et, encouragé par son ami Juliano Mer Khamis, s’est tourné vers le théâtre comme arme de changement : il a fondé le Freedom Theatre avec Juliano, Dror Feiler et Jonatan Stanczak, tous deux Suédois.
Depuis 2011, Zakaria a de nouveau été poursuivi et emprisonné, libéré, emprisonné de nouveau.
Mais avec ses camarades de cellule, il a réussi cet acte incroyable qui les a libérés.

Gideon Levy, le journaliste de Haaretz, à contre-courant de la presse et de l’opinion israéliennes, les appelle combattants de la liberté. Espérons qu’ils restent en liberté.
Liberté pour tous les prisonniers et prisonnières politiques palestinien.nes !

Lire l’article de Gideon Levy 2021-sep_9_gideon_levy_haaretz.pdf